"Trouver un équilibre"
Le délégué général du FIF (Festival International du Film) de la Roche-sur-Yon, Paolo Moretti, en dévoile un peu plus sur la programmation de l'édition 2015. Un seul mot d'ordre : trouver son équilibre.
Quels sont les critères de sélection des films présentés en compétition ?
Nous sommes l'un des rares festivals généralistes en France, et nous recherchons parmi les films les plus vivants et les plus modernes de l'année. La nouveauté est notre seul critère de sélection ! (sourire) on fait l'effort de sélectionner des premières et des avant-premières françaises pour nos différentes compétitions.
Pourquoi avez-vous choisi de faire concourir courts et longs métrages dans la catégorie Nouvelles Vagues ?
La compétition tient son nom du mouvement historique de la nouvelle vague. Ces cinéastes étaient en rupture avec la tradition cinématographique de l'époque, ils cherchaient à faire bouger les choses. Chaque année, des artistes essayent eux aussi de faire bouger les choses dans le cinéma. La compétition Nouvelles Vagues a pour vocation de témoigner de cette vitalité, de ce bouillonnement créatif du cinéma, qui est un art en perpétuelle réinvention. C'est pour cela que cette catégorie prend des libertés vis à vis du format des films et que l'on y trouve côte à côte des œuvres de 20 comme de 90 minutes. En peinture, par exemple, on ne juge pas un tableau par la dimension de la toile !
Cette année, le festival rend hommage à Vincent Lindon, invité d'honneur, ainsi qu'à Noémie Lvovsky en diffusant une partie de leurs filmographies. Pourquoi avez-vous choisi de mettre en avant ces deux personnalités du cinéma français ?
Parce qu'ils reflètent chacun parfaitement l'état d'esprit du festival. Notre mission est d'intéresser le plus de public possible au cinéma. Nous cherchons à trouver un vrai équilibre entre le cinéma dit de recherche, « art et essai » et le cinéma dit populaire. Pourquoi devrait-il y avoir une barrière entre les deux ? Le parcours de Vincent Lindon illustre très bien cet état d'esprit. Il est connu du grand public pour des films comme l’Étudiante mais a aussi travaillé avec de grands auteurs comme Philippe Lioret pour Welcome. Noémie Lvovsky, elle, est une artiste aux multiples casquettes : actrice, réalisatrice, scénariste. Elle aussi a trouvé un équilibre entre les deux. Ses films sont à la fois accessibles à tous et exigeants avec des narrations et des univers originaux. Nous sommes très heureux de leur présence à la Roche-sur-Yon !
Petite particularité de cette édition, deux films tournés en Vendée sont présentés au public, Tempête, de Samuel Collardey, qui sera diffusé en film d'ouverture, et l’Élan d'Etienne Labroue dans la catégorie Variété. Un choix de proximité ?
Ces deux films n'ont pas été sélectionné parce qu'ils ont été tournés ici, mais pour leurs qualités propres. Tempête est un film de fiction utilisant les procédés du documentaire où les acteurs non professionnels jouent leur propres rôles. L’Élan, c'est un film fantastique pur, qui raconte l'histoire d'un E.T vendéen très étrange. Mais bien sûr, ici, ces films résonneront de façon différente pour le public. Le but du jeu, c'est que chaque projection du festival soit un temps fort pour quelqu'un.
Marie Jousseaume

Le délégué général du FIF, Paolo Moretti. ©M.J